L’Engadine est un paradis pour la randonnée et le ski. Chaque année, 1,15 million de personnes empruntent les Chemins de fer rhétiques et le tunnel de l’Albula pour accéder à cette vallée qui enchante par sa nature sauvage.
Cependant, le tube qui traverse la montagne et a été mis en service en 1903 après quatre années de construction a pris de l’âge. C’est pourquoi le tunnel de l’Albula II est en construction depuis 2015. Son inauguration officielle aura lieu entre le 3 et le 9 juin 2024. À partir de cette date, le tunnel de l’Albula I ne sera plus qu’une galerie de sécurité qui permettra l’évacuation des voyageurs en cas d’urgence.
La première phase est achevée
Le gros œuvre du nouveau tunnel a été terminé début décembre 2022. Et ce n’est que récemment que Curea Elektro AG, qui fait partie d’Arnold AG, et donc de BKW Infra Services, a achevé la première phase de ses travaux. Les travaux ont été effectués avec Baumeler Leitungsbau AG et Elbatech AG, qui sont également des entreprises du groupe BKW.
«Nous faisons en sorte qu’il y ait du courant dans les deux tunnels et que les communications soient possibles. Nous nous occupons également de la pose des câbles nécessaires aux dispositifs de sécurité», explique Roger Küng concernant les travaux à accomplir. Il est responsable du secteur Énergie et équipements ferroviaires chez Curea Elektro AG. Au cours de la première phase, 68,7 kilomètres de câbles en cuivre, environ 12,7 kilomètres de câbles de fibres optiques et à peu près 24 kilomètres de tuyaux de protection ont été posés.
Ce projet à une altitude de presque 1’800 mètres est ambitieux. «La période courte sur place de la fin janvier à la mi-mars 2023 a été un gros défi», dit Küng. «Tout le matériel et le personnel ont dû être amenés en train sur le chantier de construction à Preda. En effet, l’hiver, le col de l’Albula est fermé et utilisé pour faire de la luge.»
Les moyens d’exploitation comme le diesel ou le mazout ont également dû être livrés avec les Chemins de fer rhétiques (RhB). «Une station-service mobile a été installée sur place pour faire le plein de nos véhicules», explique Küng.
Des défis liés aux câbles
Les températures ont également été un facteur difficile à évaluer. «Certaines nuits, la température extérieure est descendue à presque -20 °C.» Même si la température de pose la plus basse pour les câbles est de -5 °C, des températures inférieures à 0 °C ne sont pas recommandées. «Plus il fait froid, plus la gaine de câble est rigide. Le câble est alors nettement plus sensible aux charges de traction et de tension. Notre exigence était une température d’au moins +5 °C pour garantir la qualité.»
Pour atteindre cet objectif, une tente pouvant être chauffée, dans laquelle le matériel était mis à la bonne température, a été montée. «Avoir les bobinages de câbles nécessaires à temps dans la tente a été un défi logistique permanent. Nous avons dû déplacer environ 90 bobinages de 100 à 7’000 kilos.» Pendant les trois mois, environ 220 tonnes ont ainsi été déplacées.
Impossible de se croiser dans le tunnel
De plus, on ne peut pas se croiser dans le tunnel long de 5,8 kilomètres, ce qui a encore compliqué les choses. Les véhicules ont une largeur de 2,5 mètres alors que le tracé fait tout juste 3 mètres. «C’est pourquoi tous les véhicules ont dû aller au bout du tunnel à Spinas avant de revenir à Preda en convoi les uns derrière les autres», raconte Roger Küng. Une acrobatie logistique: «Une coordination était indispensable au quotidien pour que 20 collaborateurs soient au bon endroit avec le bon câble.»
À la question de savoir où le personnel a été hébergé, Küng répond: «Une partie dormait à l’hôtel à Preda et dans les conteneurs prévus à cet effet sur le chantier de construction. Une autre partie était hébergée dans un hôtel à Filisur. Et quelques-uns pouvaient rentrer chez eux le soir parce qu’ils habitent à proximité.»
Entre-temps, le personnel travaille sur d’autres projets. Cependant, à l’automne, la deuxième phase dans le tunnel d’Albula II commencera pour Curea Elektro AG et les autres entreprises du réseau BKW. «Nous relierons alors la première section transversale, une connexion entre l’ancien et le nouveau tunnels, à la centrale à Preda. Comme la centrale est actuellement en cours de construction, nous n’avons pas encore pu le faire.» L’approvisionnement du nouveau tunnel sera alors achevé. «Tout pourra être contrôlé et mis en service.» La troisième et dernière phase suivra un an plus tard. «Nous allons équiper l’ancien tunnel, qui sera transformé en tunnel de sécurité.
Les collaboratrices et collaborateurs peuvent être fiers de ce qu’ils ont déjà accompli», souligne Roger Küng. Pour lui, une chose est certaine: «On se souviendra de ce projet, en particulier lorsqu’on traversera le tunnel en train plus tard.» Il se réjouit du fait que, dans le futur, grâce à la collaboration de quatre entreprises du groupe BKW, il sera possible d’y téléphoner ou bien d’y envoyer ou d’y recevoir des messages. «L’extension de réseaux de communication et d’approvisionnement numériques ainsi que la mise à disposition de transports publics contribuent à réaliser des espaces où il fait bon vivre. Une bonne infrastructure est décisive pour la qualité de vie.»
En collaboration avec Ringier.